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Le passage à l’acte

Votre enfant, joueur acteur de scènes violentes dans le monde virtuel peut-il les reproduire dans le monde réel ?

Des faits réels se sont produits, poussant à croire à cette théorie du passage à l’acte suite à l’utilisation de jeux vidéo violents. Par exemple, le massacre de Columbine est orchestré par deux adolescents, jouant à un jeu vidéo utilisé par l’armée américaine pour s’entraîner au combat, qui ont tiré sur 12 lycéens et 1 professeur, avant de se tuer eux-mêmes. L’utilisation de ce jeu vidéo violent est-il à l’origine de cet acte meurtrier, ou est-ce une simple coïncidence ?

Pas de panique !

Le passage à l’acte est la conséquence la plus grave des jeux vidéo violents, mais on ne peut approuver aucune certitude sur cette théorie.

En effet, même si l’on serait tenté de lier l’activité virtuelle au passage à l’acte, aucune étude ne prouve cette théorie.

Aucune étude n’a pu démontrer, jusqu’ici, que la consommation des jeux vidéo violents était associée à une augmentation de la criminalité.”

Gaël Fournis
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Une possible désensibilisation ?

Les jeux vidéo violents peuvent être perçus comme une forme de désensibilisation à la violence.

Vous avez appris à vos enfants que la violence est synonyme de mal, que c’est un acte condamnable. Or, en grandissant, ils ont accès à des jeux vidéo violents qui contredisent toute la sensibilisation à la violence faite pendant leur éducation.

Une étude a été réalisée dans la revue Journal of Experimental Social Psychology. Les résultats montrent que les jeux vidéo violents peuvent rendre physiologiquement moins réactif à la violence. Cela semble créer chez l’enfant une habituation à la violence. Une insensibilité semble aussi se développer.

Rassurez-vous, votre enfant n’est peut-être pas concerné ! Une seule étude ne prouve pas une généralité.

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Un réalisme surprenant !

Vos enfants peuvent être davantage agressifs en jouant à des jeux vidéo violents en raison du réalisme à l’intérieur ce ceux-ci.

En effet, à l’intérieur de ces jeux, des détails visuels sont présents, tels que des individus pixelisés précis, le sang qui gicle, les différentes armes, les blessures des personnages, mais aussi des détails sonores tels que des bruits de détonation d’armes, les cris de souffrance des victimes, le son des cassures des os. Différents sens sont donc mobilisés, dont l’ouï et la vue, mais aussi le toucher. La manette peut en effet vibrer lors d’un tir par exemple, ce qui rend la scène d’autant plus réaliste. 

Le réalisme de l’animation infographique et de l’immersion fragilisent alors la frontière entre la situation de jeu et la réalité

Michel Nachez

Le réalisme est davantage présent par le fait que vos enfants sont les acteurs de scènes violentes. Ce sont eux qui commandent les actes, les gestes, qui utilisent les armes virtuelles, tirent, massacrent, tuent. 

Dans cet univers purement virtuel, les différences avec la réalité deviennent donc de plus en plus minimes. L’évolution du numérique, et notamment celle des jeux vidéos violents, tend vers un impressionnant réalisme.

En tant que parents, cela vous mène à vous interroger sur la capacité de votre enfant à distinguer le réel et le virtuel.

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Jouer procure un effet cathartique ?

Qu’est-ce que la catharsis ?

En tant que parents vous vous demandez sûrement qu’est-ce que la catharsis ? Est-ce que mon fils, ma fille est concerné(e) par ce terme ?

La réponse est probablement oui. La catharsis correspond à la possibilité d’extérioriser ses pulsions, ses envies.

Quel rapport avec les jeux vidéo ?

Les jeux vidéo violents permettent l’accomplissement d’un bien-être pour le joueur. Il a la possibilité de se défouler et de relâcher les tensions accumulées au cours de sa journée ; comme le souligne le psychologue et psychanalyste Michael Stora. Grâce à ces distractions violentes, le joueur (pouvant être votre enfant) parvient par la même occasion à accéder à des pratiques qu’il ne peut réaliser dans la vie réelle. Ces jeux représentent pour lui des expériences purement fictives. En incarnant un personnage de serial killer, votre enfant accède à un profil qu’il ne peut pas accéder en tant que citoyen. Il se dessine donc, ici, l’idée de la catharsis.

Qu’en pense Vanessa Lalo, spécialiste des jeux vidéo ?

Le fait de se mettre dans la peau d’un personnage agressif, sur un temps donné et ce de manière virtuelle, permet une forme de bien-être, de soulagement chez le gamer. C’est ainsi que l’on peut parler de catharsis selon Vanessa Lalo, psychologue du numérique. Grâce aux jeux vidéo, les gamers vont pouvoir concrétiser leur mission tandis que dans la vraie vie, ils sont sans cesse confrontés à des difficultés. Finalement, on comprend que les jeux vidéos violents peuvent être un bon moyen pour réguler ses émotions.

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La stratégie du jeu prime sur la violence

Les jeux vidéo violents ne doivent pas être simplement qualifiés par leur vertu d’agressivité. Il faut également prendre en compte la stratégie du jeu et ce que cela produit chez le joueur. Lorsqu’un jeu vidéo consiste à réaliser des missions et que celles-ci impliquent des agressions physiques ou verbales entre personnages virtuels, le joueur cherchera à tout prix à relever sa mission. Votre adolescent est compétitif ! Il sera également animé par de l’adrénaline.

Explication d’une psychologue

Vanessa Lalo, psychologue du numérique, montre que l’adrénaline, la compétition sont des éléments qui peuvent conduire à l’agressivité mais cela ne dure pas longtemps. Un quart d’heure après l’arrêt du jeu, notre comportement revient à la normal. En jouant l’enfant recherche davantage l’action que la violence en tant que telle. Dans la majorité des cas, la violence mise en évidence est associée à une figure méchante comme les montres, les personnages au profil déconcertant etc.

Conséquences ?

Le jeu vidéo semble être un divertissement moteur d’émotions plus ou moins fortes. Stress, peur, excitation, empathie dynamisent votre enfant au cours de sa partie et cela peut lui permettre une régulation émotionnelle. Plutôt pas mal, n’est-ce pas ?

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Les jeux vidéo dépendent d’un contexte !

Les jeux vidéo même ceux violents ne rendent pas les joueurs agressifs. Votre enfant sait dans quel contexte il joue. Il est derrière son écran, avec une manette dans les mains. Une fois sa partie terminée, il comprend qu’il revient dans “la vraie vie”. Il dissocie donc réel et virtuel. Dans de nombreux jeux, les gamers sont illustrés par des avatars qui leur permettent de les dissocier de la réalité.